Blog de Raistlin

Mon dernier blog n'est plus. Vive mon nouveau blog ! Vous trouverez ici mes écrits. En espérant que cela vous plaira. Bonne lecture !!

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Lieu : Picardie, France

vendredi, décembre 01, 2006

Chapitre 10 : Miroir, miroir ...

Le maître de cérémonie, un charmant acteur frenchy aux yeux bleus et à la tignasse échevelée, était monté sur scène en mimant quelques cabrioles qui avaient déclenchées l’hilarité du public. Il avait joyeusement entamé son discours de bienvenu et présenté le programme alléchant de la soirée en distillant sans parcimonie son humour très british. Son air taquin et sa voix quelque peu maniérée, bien connus des abonnés de Canal +, avaient très vite captés l’attention de son auditoire. Le public avait applaudi à tout rompre lorsque le comédien français avait invité le président du Jury, Clint Eastwood et son confrère Woody Allen, à venir le rejoindre derrière son pupitre de verre.

Non pas que je ne sois pas respectueuse ou admirative du talent de ces deux réalisateurs, mais les récents événements de la journée et le peu de sommeil que j’avais emmagasiné la veille, ajoutés aux émotions fortes que je venais juste d’expérimenter m’avaient littéralement éreintée. Le monologue certainement passionnant du Blondin, me parut interminable et je luttai pour rester éveillée.

De plus, je devais fournir un effort inhumain pour me retenir de zieuter en permanence vers le siège vide qu’IL avait occupé à l’autre bout de la rangée. SON absence était un spectre omniprésent invisible à l’œil nu, mais que je ressentais bizarrement et aussi intensément que si SES yeux étaient encore posés sur moi.

Où était-IL ? La cérémonie commençait à peine et toute personne sensée et raisonnable serait restée sagement assise à sa place. Je songeai même que parmi la foule de gens amassée dans cette salle, il devait probablement y en avoir un paquet qui aurait tué si on leur avait demandé de quitter leur place qu’ils avaient probablement achetée à prix d’or ou acquise par quelque cinématesque relation bien placée, un peu comme moi. Finalement, si on écrémait un peu le public de cette salle, très peu de personnes directement liées au cinéma américain méritait vraiment d’être là. Par contre, LUI le méritait amplement. Alors pourquoi justement, c’était LUI qui avait quitté la salle et pas tous ces gens sans intérêt autour de moi ?

Pour ne rien arranger, les regards assassins et les « chut » agacés de nos voisins indignés avaient obligés Lola à abandonner l’interrogatoire en règle auquel elle me soumettait et auquel je répondais du bout des lèvres. Elle avait fait la moue et levé les yeux au ciel en se frottant plusieurs fois le bord de la mâchoire avec le dessus de ses phalanges, exprimant le fond de sa pensée sur ces « raseurs » rabat-joie. J’avais lu sur ses lèvres silencieuses un « On en reparlera plus tard », avant qu’elle ne s’enfonce dans son fauteuil. En me faisant un clin d’œil, elle avait tiré la langue à nos désagréables voisins qui heureusement pour elle n’avaient pas de vue directe sur son joli appendice tout rose.

N’osant plus tourner la tête en direction d’un certain siège vacant et totalement imperméable aux flatteries que s’échangeaient les trois hommes sur scène, j’avais tenté vaillamment de combattre le marchand de sable qui s’était acharné sur mes paupières en y déversant des sacs entiers de sable. Mais au bout du compte, j’avais capitulé lamentablement et sombré dans un très profond sommeil peuplé d’étranges créatures à l’apparence de dragons bizarrement affublés de pompons roses ridicules. Etait-ce du à l’ambiance du festival ? Allez savoir.

En tous les cas, et quelle qu’en soit la raison, si tant est qu’un rêve puisse être raisonnable, je m’étais réveillée en sursaut sur une dernière vision traumatisante d’un Thierry Ardisson en armure argentée combattant à l’épée l’une des ces bêtes belliqueuses aux naseaux fumants. A mes côtés, Lola me bourrait de coup de coudes en grommelant que je n’arrêtais pas de ronfler. Théo s’était penché vers moi et m’avait proposé je ne sais quelle cure de désengorgement nasal avec un sourire ironique qui m’avait donné envie de le frapper, pour changer. Quant à nos voisins, encore eux, ils ne s’étaient pas privés pour me montrer leur mécontentement et critiquer ouvertement mon comportement indigne de ce lieu sacré.

Légèrement énervée et semi comateuse, je m’étais redressée sur mon siège. J’avais été un instant tentée de leur faire partager le fond de ma pensée qui n’était pas beau à voir. Mais par respect pour les personnes qui m’entouraient, et qui ne m’avaient fait aucun reproche, elles, je m’étais contentée de leur offrir à tous un sourire forcé et m’étais excusée platement tout en croisant deux doigts en signe de rébellion. Je songeai qu’il faudrait que je parle de ce rêve débile à l’une de mes vieilles connaissances psy dès je rentrerais à Paris. J’avais besoin d’être rassurée sur ma santé mentale. Thierry Ardisson, franchement ?!

Lorsque le calme eut réinvesti notre rangée, je réalisai enfin que la salle était dans le noir complet et que des images géantes défilaient sur l’écran devant moi. Le filet lumineux du projecteur traversait la pièce au dessus de nos têtes, laissant dans son sillage une constellation de grains de poussière en suspension, et éclairant faiblement les visage pâles des spectateurs concentrés. Zut ! J’avais non seulement raté l’élocution des deux réalisateurs mais aussi le début du film en compétition. Je soupirai et décidai qu’il valait peut-être mieux que je sorte prendre l’air si je ne voulais pas risquer de m’endormir à nouveau et de replonger dans l’univers onirique où sévissait cet animateur télé sarcastique dont tout le monde parle.

Quand je fis signe à Lola que j’allais m’éclipser, elle ne me retint pas, à l’évidence trop fascinée par…la main de Théo posée sur sa cuisse. M’armant de toute la discrétion qu’il me restait, et ignorant volontairement les grognements râleurs de mes charmants voisins, je crapahutai tant bien que mal hors de ma rangée non sans écraser quelques orteils au passage. Je ne résistai pas à l’envie de jeter un œil vers SON siège, et malgré l’obscurité ambiante, je notai SA place toujours aussi vacante au côté des Potter.

Résignée et déçue, je remontai l’allée, tournant le dos à l’œuvre cinématographique qui captivait tout le monde, sauf moi ce soir là et pourtant j’aimais le cinéma, et où j’avais eu le temps de reconnaître la nouvelle égérie italienne du cinéaste américain aux lunettes démodées. Je vacillai quelque peu sur mes hauts talons que j’avais momentanément oublié mais auxquels je ne m’étais décidément toujours pas habituée. Une fois passées les portes de l’auditorium Michel d’Ornano, je me crus enfin libérée. Malheureusement, je fus prise d’un léger vertige. Je m’appuyai un moment contre le mur du hall pour laisser passer cet étourdissement probablement dû à mon estomac vide. Je pris une longue inspiration et m’apprêtai à partir à la recherche des toilettes pour me rafraîchir le visage quand un murmure diffus attira mon attention. C’était plus un monologue chuchoté et incompréhensible qu’une véritable conversation mais le grand hall à présent désert amplifiait la voix qui semblait s’élever jusqu’au dôme de verre. Mon incurable curiosité et une certaine intuition féminine me firent tendre l’oreille et je me décalai de quelques pas pour repérer la source de ce son inattendu.

IL était là, me tournant le dos, derrière une colonne de marbre. Je ne voyais que SON coude replié et SA nuque rasée que j’aurais reconnu entre mille. Je fus un instant intriguée par cette attitude plutôt étrange qui donnait l’impression qu’IL essayait de se cacher. Mais je compris rapidement en me décalant encore un peu qu’IL était tout bonnement entrain de téléphoner. SA main pressait un portable contre son oreille et IL avait la tête penchée. Bien sûr, de là où IL était, IL n’avait pas pu me voir sortir, et j’en profitai honteusement pour me repaître de SA haute silhouette, SON large dos et la courbe ronde et régulière de SON crâne. Je détaillai la forme de SA main fine et allongée, SES doigts effilés, recroquevillés autour du téléphone, si longs qu’ils masquaient totalement le minuscule combiné qu’IL tenait au creux de SA paume. SA paume…

Je sentis un léger sourire fleurir sur mes lèvres. Cette fois, c’était moi qui l’épiais et qui avais l’avantage sur LUI. Je repensai au regard intense que nous avions échangé et un agréable frisson me parcourut l’échine. J’aurais voulu à cet instant qu’IL se retourne et qu’IL me voit. Que nous partagions de nouveau cette complicité. Mais IL resta de dos et mon fragile sourire disparut, emportant avec lui tout espoir illusoire, quand SA voix vint me frapper en plein cœur et que je discernai ce mot qu’IL prononça un peu plus fort.

« Sarah …»

La foudre tombant à mes pieds ne m’aurait pas fait plus d’effet que ce prénom prononcé par cet homme là. Je sentis les poils de mes bras se hérisser et des picotements fuser à la base de mon crâne. Ce prénom, je le connaissais trop bien. Il était porté par l’héroïne de la série, celle qui faisait battre le cœur du héros. Mais surtout, il était porté par l’actrice de chair et de sang qui interprétait le rôle.

Combien de fois avais-je frémis en entendant John s’adresser à celle qu’il aimait et prononcer son nom d’une voix brisée ou suppliante ? J’avais en mémoire une autre conversation téléphonique, cathodique celle-ci. Une scène monumentale, terriblement émouvante qui m’avait tiré les larmes aux yeux et dont j’étais restée bouleversée pendant de longs jours. Lola et moi avions passé et repassé cette scène un million de fois au point d’en connaître par cœur chaque partie de dialogue et chaque intonation. Nous avions fini par conclure que le son déchirant du « Sara », ça ne pardonne pas.

Pourtant, ici et aujourd’hui, dans ce hall, c’était tout autre chose. C’était bien réel. C’était LUI et non son personnage. IL parlait à voix basse, chuchotant, se croyant à l’abri des oreilles indiscrètes. Mais en l’occurrence, pas des miennes. Si le son de SA voix était clairement reconnaissable, le sens de SES paroles m’était par contre complètement inaccessible. IL parlait trop bas. Je me concentrai sur SON intonation et j’eu presque l’impression qu’IL suppliait ou qu’IL implorait la personne à l’autre bout du fil.

Qui était-ce ? Cette actrice ? Qui d’autre ? Mais, elle était mariée ! Je l’avais lu dans un magasine. Moi qui étais fièrement réfractaire à toute publication people, je devais avouer qu’il m’était parfois arrivé de me documenter sur LUI par le biais de ces revues mensongères. Mensongères, oui ! Néanmoins, cette actrice était bel et bien mariée, ça j’en étais sûre. Bien sûr, comme toutes les fans, j’étais au courant des nombreuses rumeurs qui courait sur elle et LUI. Rumeurs selon lesquelles ils auraient une liaison secrète. Ils s’entendaient très bien, trop bien même. Et leur complicité crevait l’écran aussi bien dans la série que lors de leurs interviews filmées. A partir de là, il était facile pour les médias d’extrapoler et de faire naître des ragots vite repris et largement diffusés par les fans.

Pourtant, se pouvait-il que ce soit vraiment elle qu’IL appelle en ce moment même avec cette voix d’amoureux transi ? Comme ça, juste après notre…notre…quoi ? Qu’est-ce que j’avais espéré ?

Je fus prise d’un brusque tremblement et je cherchai des yeux un endroit de repli. Je devais fuir aussi vite que possible. Je devais me mettre hors de portée avant qu’IL ne prenne conscience de ma présence. Il aurait été catastrophique et déshonorant pour LUI comme pour moi, qu’IL me repère entrain de l’espionner alors qu’IL passait un coup de fil on ne peut plus privé, à SA maîtresse de surcroît. Enfin, pouvait-on vraiment parler de maîtresse alors qu’IL n’était pas marié ? Elle oui, par contre.

J’aperçus non loin de moi, l’enseigne alambiquée et sophistiquée qui indiquait les toilettes. Ce mot banal et sans noblesse resplendit pourtant à mes yeux tel un néon clignotant au dessus d’une oasis en plein cœur du désert. Je m’élançai sans hésiter et faillis me ramasser une fois de plus grâce à mes talons aussi féminins qu’handicapants. Retenant le chapelet de jurons qui se bousculait sur le bout de ma langue, je réussis vaille que vaille à atteindre et à pousser la porte de mon oasis de fortune. J’allais me réfugier sans un regard en arrière dans ce lieu uniquement réservé à la gente féminine, où je ne risquais pas d’être suivie ni découverte par cet homme qui m’obnubilait. Mais c’était sans compter sur mes yeux qui me trahirent au dernier moment en se jetant sans autorisation préalable du côté de la colonne en marbre et de l’acteur qui s’y trouvait.
Avant de laisser la porte se refermer, je vis avec horreur que ma discrétion légendaire m’avait encore fait faux bond et qu’IL m’avait repéré. Je croisai furtivement SON regard étonné et notai SES lèvres figées au beau milieu de SA conversation.

Le battant de la porte claqua sans préavis, manquant d’un cheveu d’écraser mon petit doigt. Surprise et bouleversée, je fis un bond en arrière en serrant mes bras contre ma poitrine. Les poings serrés sous mon menton, je reculai vers le fond de la pièce, les yeux rivés sur la porte close. Je ne pouvais maîtriser mon corps secoué de tremblements irrépressibles. Pourquoi ? Pourquoi rien ne se passait-il jamais comme je l’aurais voulu ? IL m’avait vu et maintenant IL devait penser que je l’avais suivis et que j’avais écouté SA conversation téléphonique comme l’aurait fait une vulgaire fan irrespectueuse. Je voulais être tellement plus que cela pour LUI.

Reniflant sans élégance, je secouai la tête, désabusée, et m’approchai à petits pas du grand miroir mural qui surplombait les vasques de faïence et le marbre moucheté. Le miroir légèrement teinté adoucissait l’éclat des spots du plafonnier donnant à mon visage un aspect plus lisse et bronzé que ce que m’aurait renvoyé la glace de ma propre salle de bain. Je vis mes joues roses de confusion et mes yeux immenses qui me donnaient l’air effaré d’une fillette perdue dans une forêt hantée. Pire, lorsque j’avais entamé ma sieste improvisée devant Edouard, Clint et Woody, ma tête avait dû frotter contre le dossier de mon fauteuil emmêlant joyeusement les mèches de mes cheveux sur l’arrière de mon crâne. M’avait-IL vu dans cet état ? Oh, non, pitié !

Je continuai l’inspection de mon visage et mon regard glissa vers ma bouche sur laquelle le rouge à lèvres nacré, spontanément prêté par Lola, commençait déjà à s’estomper. Cendrillon redevenait une souillon. Quelle heure était-il ? Il ne manquait plus que les douze coups de minuit et j’allais sûrement retrouver mon carrosse transformé en citrouille sur le perron du palais. Si seulement le carrosse avait pu être la Maserati de Théo, au moins j’y aurai trouvé quelque réconfort. Il aurait du mal à draguer les filles et à tromper Lola, juché sur un potiron orange. L’image ne me fit même pas sourire. Au contraire, j’étouffai un sanglot de déception et de frustration. Ma vue se brouilla. Je posai mon front contre le miroir dont la fraîcheur apaisa momentanément le feu qui brûlait sous ma peau et le magma d’émotions contradictoires qui palpitait dans mes veines.

Je me retrouvai à quelques centimètres du reflet de ma propre bouche comme sur le point de m’embrasser moi-même. Le miroir se couvrait de buée par intermittence au rythme de ma respiration rapide et saccadée. Il redevenait limpide et clair entre chacune des mes expirations, inlassablement. Je fixai le fin trait de maquillage rosé qui soulignait mes lèvres et qui en modifiait la forme réelle et la véritable couleur.

L’image nette et précise de SA bouche à LUI fusa alors dans mon esprit. Je visualisai sans peine SES lèvres en forme de cœur, pleines et charnues. J’imaginai ma bouche se lier à la SIENNE et mordre sans retenue dans la chair voluptueuse. J’en devinai la texture pulpeuse et humide et le goût sucré. Mon souffle qui se déversait sur le miroir devenait SON souffle contre mes lèvres. Je fermai les yeux sous l’effet presque violent que cette sensation imaginaire provoqua chez moi.
Brusquement, je ne pus retenir l’envie qui me saisit de me débarrasser du rouge à lèvres dont Lola m’avait badigeonné et qui me donnait à présent l’impression d’étouffer. Je frottai rageusement ma bouche avec le dessus de ma main, tentant d’effacer la moindre trace que cet artifice aurait pu y laisser et que je ne pouvais plus supporter. J’avais l’impression que seule SA bouche aurait pu me soulager et m’insuffler l’apaisement auquel j’aspirais.

Mon geste irréfléchi eu pour résultat logique et pitoyable d’étaler le maquillage sur mes joues, mêlant fond de teint et rouge à lèvres en un barbouillis rosâtre monstrueux. J’étais belle, tiens !

C’est à ce moment que j’entendis la chasse d’eau dans mon dos. Je me redressai comme une enfant prise en faute, gênée. Sans tourner la tête, je regardai dans le miroir devant moi et je la vis sortir des toilettes. Comme si de rien n’était, elle vint se placer à mes côté et passa ses mains sous l’eau, les lavant longuement et soigneusement. Subjuguée par cette beauté en fourreau noir, je l’observai se sécher avec une serviette en papier qu’elle tira du dérouleur en fer blanc puis qu’elle jeta négligemment. Elle se tint un moment immobile, le dos bien droit, inspectant son reflet parfait dans la glace. Elle faisait comme si je n’existais pas et fouilla dans son minuscule sac en satin noir. Elle ressortit sa main d’albâtre au fin poignet cerclé d’un éclatant bracelet de diamant, un tube de rouge à lèvres entre les doigts. Elle se pencha légèrement en avant pour approcher son visage du miroir, dévoilant l’orée de son décolleté aux charmes cachés sublimement mis en valeur par une riviera de gouttes de diamant. Elle possédait cette grâce et cette classe que beaucoup de femmes lui enviait, moi y compris. D’un mouvement sec, elle dévissa le capuchon du bâton de rouge, à la teinte plutôt marron glacé, et fit glisser d’une main précise le pinceau sur les lèvres de son immense et célèbre bouche.

Quand elle eut terminé, elle pinça ses lèvres l’une contre l’autre et replaça l’une de ses boucles flamboyantes derrière son oreille aux lobes ornés de diamant. Elle sembla contempler son oeuvre un moment. J’avalai ma salive, incapable de sortir un seul mot, c’est elle qui parla :

« If you really love this guy, Sweetheart, you’d better go and tell him right now. Otherwise, it means that he doesn’t deserve that you ruin your pretty face like this, does he?”

Elle daigna enfin regarder mon reflet dans le miroir et m’offrit un sourire que seules les femmes savent s’échanger entre elles. Puis, elle posa une main amicale sur mon avant bras et le pressa gentiment. Elle ajouta un « I got to go » très américain. Avant de sortir, elle déposa devant moi son tube de rouge à lèvre et m’offrit un clin d’œil qui faillit me faire pleurer.

Julia Roberts en personne venait de m’offrir un conseil en or, et son tube de rouge à lèvres en prime. Saurais-je l’utiliser à bon escient ? Le conseil pas le rouge à lèvres, quoi que…. En me voyant, elle avait facilement compris mon désarroi et la raison de mon état, mais elle ignorait toute l’histoire, quelle histoire ? Elle ne connaissait pas l’identité de ce « guy » qu’elle avait très judicieusement évoqué. Les choses n’étaient pas aussi simples que de juste « go and tell him right now ». Pas aussi simples, vraiment ?

Je me sentis horriblement faible et tombai à genoux sur le carrelage glacé. Je ne pus m’empêcher de fondre en larmes sans savoir si c’était de soulagement, d’épuisement ou de désespoir.

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

vraiment magnifique

vivement la suite

vendredi, 01 décembre, 2006  
Anonymous Anonyme said...

Ah non !! Pas déjà finit ?? Moi aussi alors je vais tomber à genoux et pleurer de désespoir ...

vendredi, 01 décembre, 2006  
Blogger Chancelvie said...

ça fait des jours que j'attends que tu postes la suite et franchement je ne suis pas déçue.
Just amazing...keep writing

samedi, 02 décembre, 2006  
Anonymous Anonyme said...

On veut la suite !!!!!!!!!

dimanche, 03 décembre, 2006  

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