Blog de Raistlin

Mon dernier blog n'est plus. Vive mon nouveau blog ! Vous trouverez ici mes écrits. En espérant que cela vous plaira. Bonne lecture !!

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Lieu : Picardie, France

dimanche, septembre 21, 2008

Chapitre 18 : Retour sur Terre

J’avais regardé avec gourmandise Wentworth et SA serviette repartir vers la salle de bain, admirant une dernière fois SON large dos et SA nuque dégagée avant qu’IL n’aille revêtir une tenue plus décente.

Malheureusement, comme prévu, Pam avait frappé à la porte alors que je finissais à peine de lacer mes Docs. Ne voyant pas revenir le locataire des lieux, je m’étais dévouée pour aller jouer les hôtesses et la laisser entrer.

L’attachée de presse avait ouvert des yeux ronds comme des billes en me découvrant, échevelée et débraillée, dans l’encadrement de la porte. Je l’avais accueillie avec un sourire amical que bien entendu, elle n’avait pas daigné me renvoyer. Au contraire, elle m’avait grossièrement dévisagée, et détaillée de la tête aux pieds sans m’adresser une seule parole tout en avançant précautionneusement dans la pièce. Puis elle avait jeté un regard circulaire et inquiet à la recherche de son petit protégé, craignant probablement que je ne l’ai séquestré, ligoté sur une chaise m’apprêtant à perpétrer sur LUI quelque horrible rituel sacrificiel à la façon bien connue des fans de Deauville en folie.

Elle avait exhalé un ridicule soupir de soulagement lorsque Wentworth était enfin ressorti de la salle de bain, et qu’IL avait chaleureusement salué la jeune femme en s’excusant d’être en retard.

Rassurée Miss Pam ? Je ne suis pas une tueuse en série fan de série !

SA réapparition m’avait empli les yeux de paillettes et de flashs lumineux. Si j’avais été subjuguée par SA semi nudité quelques minutes plus tôt, j’avais été encore plus époustouflée par SON élégance, habillée, aussi naturelle qu’irrésistible.
IL avait enfilé une chemisette noire cintrée toute simple sur un pantalon de jean ajusté et IL semblait beaucoup plus à l’aise dans cette tenue que dans SON smoking étriqué.

Au secours, je craque totalement pour ce mec !

En maître de maison bien élevé, IL avait fait les présentations dans les règles de l’art et j’avais rougi de plaisir au terme « amie » qu’IL avait utilisé pour me désigner. Malgré tout, cela n’avait pas réussi à modifier d’une ride l’expression fermée de la surveillante générale qui n’exprimait rien d’autre qu’une complète désapprobation devant ma présence ici à une heure aussi matinale. Je me serais crue propulsée quinze ans en arrière, de retour à l’internat où il m’était déjà arrivé de me faire pincer au petit matin tandis que j’essayai de réintégrer ma chambre après une virée nocturne non autorisée.

Alors que je me demandai si j’allais me coltiner deux heures de colle, elle L’avait entraîné un peu à l’écart, ce qui m’avait légèrement vexée, et ils avaient échangé dans un américain à couper au couteau, quelques phrases dont il n’était pas très difficile de saisir le sens.

« … none of your business… »
« …meeting…waiting for you… »
« I know…work…priority… »
« …phone call… »

Je les avais observés discrètement du coin de l’œil tout en faisant mine de me recoiffer en me passant une main dans les cheveux. Les soupirs répétés de Wentworth m’avaient confirmé SON agacement flagrant, et j’avais bien senti qu’IL n’avait franchement aucune envie de se justifier devant cette assistante zélée. Néanmoins, j’espérais sincèrement ne pas être à l’origine d’un conflit entre eux car je devais bien garder à l’esprit qu’IL était là pour le boulot avant tout.

Finalement, ignorant Pam qui ne cessait de jeter des regards pressés sur sa montre, IL m’avait raccompagnée jusque dans le couloir.

Là, IL m’avait rapidement expliqué la situation, des rendez-vous imprévus s’étaient intercalés dans SON planning déjà surchargé et Pam avait un peu de mal à gérer. Mais IL m’avait assuré qu’IL aurait du temps à m’accorder en milieu de journée et qu’IL espérait réellement que je ne LUI ferais pas faux bonds.

Il faudrait m’enchaîner sur un rocher en pleine mer pour m’empêcher de venir LE rejoindre !

Avant de nous quitter, nous avions hésité quelques secondes, dans la pénombre du corridor, enveloppés des souvenirs des délicieux moments passés ensemble, nos cœurs battant à l’unisson. IL avait plongé ses yeux clairs dans les miens et m’avait offert un sourire dont LUI seul avait le secret et qui m’avait littéralement fait fondre. Puis, nous n’avions pas résisté à unir nos lèvres une dernière fois et à échanger le plus tendre des baisers.

L’union si parfaite de nos deux bouches n’avait fait que rendre encore plus cruelle l’obligation de leur inévitable séparation, et seule la perspective de nous revoir avait réussi à nous détacher l’un de l’autre.

C’est essoufflée et rêveuse que je L’avais laissé refermer la porte de SA suite et ce n’est que quelques secondes trop tard que j’avais réalisé que j’avais omis de LUI dire que j’avais mon propre passe me permettant d’assister à la conférence de presse.

Sur mon petit nuage, et me réjouissant à l’avance de la surprise qu’IL aurait à me découvrir là bas parmi tous les journalistes et photographes, j’avais rejoins en trottinant la chambre de Théo, impatiente de prendre une bonne douche et d’avaler un copieux petit déjeuner. C’était sans compter sur mon hystérique de copine frappadingue qui m’avait sauté dessus dès que j’avais passé la porte.

Adieu douche chaude, vêtements propres et croissants frais !

Elle m’avait, comme à son habitude, hurlé dessus, me reprochant d’avoir disparue sans laisser d’adresse.

Elle pouvait parler, lâcheuse !

Elle était soit disant revenue exprès dans la chambre tôt ce matin pour venir me chercher et avait failli s’évanouir en trouvant le lit intact sans aucune trace de moi nulle part. Elle avait harcelée les gens de l’hôtel qui lui avaient confirmé que j’étais bien rentrée la veille au soir et qu’ils ne m’avaient pas vu ressortir.
Du coup, elle s’était imaginée que je m’étais faite enlever par un client de l’hôtel, probablement le Sultan Arabe d’un lointain pays qui voulait m’ajouter à sa collection d’épouses et concubines, et me séquestrer dans son harem.

Lola, tu lis trop de romans Harlequin !


En riant, je l’avais rapidement rassurée, et je lui avais promis de tout lui raconter à la condition non négociable qu’elle me permette de me laver, de me changer et surtout de me restaurer. A contre cœur, mais voyant que je ne lui dirais pas un mot, elle avait fini par céder.


A présent, j’étais propre comme un sou neuf, et j’avais revêtu la seule tenue que j’avais embarqué en hâte en faisant mon sac, c’est à dire un vieux jean rapiécé et un petit pull noir col V, et nous étions toutes les deux confortablement installées à une table du somptueux restaurant de l’hôtel.

La pièce était spacieuse, habillée des mêmes couleurs rouge et or que celles du hall. Elle résonnait du léger cliquetis des couverts et du murmure poli des conversations avoisinantes. L’odeur intense et corsée du café qui embaumait l’endroit, me procurait un regain d’énergie, et m’ouvrait encore d’avantage l’appétit.

Avec un plaisir gourmand, j’avalai une bonne bouchée du croissant chaud et croustillant que j’avais pioché dans la corbeille débordante de viennoiserie que nous avions commandé. Puis j’essuyai consciencieusement mes doigts luisant de beurre sur ma serviette, tout en écoutant Lola, rongée par la curiosité, qui me déversait son torrent de questions.

« …t’étais passée où d’abord ?…t’aurais pu me prévenir …t’as pas dormi dans la chambre ?…mais … ? …si t’es pas ressortie de l’hôtel cette nuit, t’étais où à la fin … ? »

A intervalles irréguliers, elle entrecoupait ce furieux interrogatoire de rares pauses pour reprendre son souffle et picorer du bout des dents de minuscules morceaux de croissant qu’elle émiettait d’un geste impatient. Elle n’avait pas de mal à être aussi mince, comparée à moi qui entamai mon deuxième croissant, elle n’avait même pas réellement commencé à manger le sien.

Je fis durer le plaisir avant de tout lui dire, j’adorais la voir trépigner de la sorte.

« Lola, moins fort, on va se faire remarquer, et vu ce que j’ai à te raconter, mieux vaut être discrètes. »

« Quoi ?! Pourquoi ?! »

Elle réagit au quart de tour et se pencha vers moi en murmurant. Le murmure chez Lola s’apparentant plus au barrissement de l’éléphant qu’au bruissement d’aile du colibri.

« Discrètes ? Pourquoi ? Tu étais avec quelqu’un de …connu … ? Une star du Festival ? Dis moi pas que t’étais avec … ? »

Je la narguai avec un petit sourire énigmatique, puis toujours sans me presser, je sirotai calmement une gorgée de café fumant :

« Avec qui crois-tu que j’étais ? »
« Pas avec …? »

Reposant ma tasse et croisant les doigts sous mon menton, je dosai l’effet de ma réponse :

« Et bien si, avec … justement. »
« ManDieu !!!! T’étais avec Wen…»
« Chut !… »
« …oh, désolée…avec LUI … ? »
« Hu, hu. »
« Ici, dans l’hôtel ? »
« Hu, hu. »
« Toute la nuit ?: »
« Hu, hu. »
« Ben, ma vieille… ! »

Pour une fois, j’avais réussi à lui clouer le bec, et elle s’affala contre le dossier de sa chaise les bras ballants. Elle resta sans voix de longues minutes durant lesquelles je continuai à savourer tranquillement mon café tout en examinant avec jubilation son joli visage sur lequel se mélangeait une foule de sentiments divers et variés.
Etant donné son débit de paroles d’ordinaire excessivement rapide, il était évident qu’elle aurait été bien incapable d’exprimer verbalement, l’incrédulité, l’étonnement, l’admiration, l’excitation que ma révélation provoquait chez elle. Elle ouvrait la bouche bêtement et je m’attendais presque à voir un filet de bave sourdre d’entre ses lèvres.

J’allais lui demander si elle voulait que je lui commande un verre d’eau ou quelque chose de plus fort, quand elle retrouva enfin sa langue. D’une voix hésitante et peu habituelle, elle posa l’unique question qui, je m’en doutais, l’intéressait véritablement :

« Vous avez … ?Enfin, tu sais ? »

Elle fit un geste significatif avec la main et je secouai la tête en soupirant. C’était bien là le seul sujet qui nous différenciait. Lola vivait ses aventures amoureuses et sexuelles sans aucun tabous alors que moi, j’étais bien plus fleur bleue et secrète.

« Non, Lola. »
« Jeanne ! Tu as passée la nuit avec LUI, oui ou non ? »
« Oui, et j’étais dans SA suite il y a encore une demi heure. »
« Et tu veux me faire croire que vous n’avez rien fait ? »
« Pas tout à fait ‘rien fait’. »

La curiosité ralluma une lueur d’intérêt dans ses prunelles marrons.

« Et ? »

Devant son air de gamine impatiente, je capitulai avec un sourire, et lui offrit ce qu’elle attendait :

« Nous nous sommes juste embrassés. »
« Alléluia !! »

Son cri fit sursauter le couple qui déjeunait tranquillement à la table voisine, et attira l’attention d’un serveur qui tourna vers nous un œil accusateur. Ce n’était visiblement pas un lieu habitué à de telles effusions sonores.

Je ne saurai dire si le sourire désarmant et le petit signe d’excuse que mon amie lui offrit fut décisif ou si l’efficacité redoutable de son nouveau décolleté pigeonnant avait encore frappé, toujours est-il que le jeune homme nous adressa un signe de tête complaisant et nous laissa poursuivre notre discussion sans un reproche.

Revenant à moi elle demanda :

« Mais…? Embrassés, embrassés… ?»

Je ris :

« Oui, Lola, embrassés, embrassés.»
« Mais… je veux dire, sur la bouche ? »
« Ben oui, sur la bouche, idiote !! »
« Bah ma vielle ! Tu sais qu’il y a des milliers de nanas qui paieraient chers pour être à ta place. »

Je ne le savais que trop bien et cette pensée me fit légèrement tourner la tête.

« Et c’était comment ? »

Sans réfléchir, je balançai le premier mot qui me vint à l’esprit :

« Chaud ! »
« P**** ! »

Cette fois-ci j’éclatai franchement de rire devant l’air ravi et envieux de mon amie qui se mit à battre des mains, et à s’esclaffer attirant de nouveau les regards des autres clients.

« Oh, Jeanne, c’est trop génial !! »

Elle m’attrapa le poignet par dessus la table et le serra très fort.

« Je savais qu’IL avait flashé sur toi, je l’ai lu dans SES yeux quand tu t’es évanouie. Mais c’est du délire tout ça, du pur délire !! Par contre, maintenant, ma bichette, t’en as dis trop ou pas assez, alors, va falloir que tu me racontes TOUT dans le détail ! Parce que je voudrais bien savoir comment tu t’es retrouvée dans SA suite, moi ! »

Me laissant emporter par l’enthousiasme communicatif de Lola, j’entrepris de lui expliquer comment j’avais quitté le Palais des Festivals, après qu’elle m’eut traîtreusement abandonnée, et sans avoir revu l’acteur en question. Elle repoussa d’un geste évasif les reproches que je commençais à lui assener au sujet de son mot de billet, et je me promis intérieurement de lui détailler le fond de ma pensée à un moment plus opportun.

Elle explosa de rire quand je lui racontai l’arrivée inopinée de Wentworth sortant de l’ascenseur, et la position plutôt embarrassante dans laquelle IL m’avait surprise. La couleur de ma petite culotte n’avait plus de secret pour LUI dorénavant. Avec un clin d’œil coquin, elle suggéra qu’elle aurait peut être dû garder pour elle cette petite robe au potentiel inattendu.

T’inquiètes pas Lola, ton potentiel à toi se trouve plus haut.

Sur quoi, je me souvins brusquement que j’avais égaré les belles chaussures qu’elle m’avait prêtées, et j’en étais vraiment honteuse car elles ne devaient pas lui avoir coûté deux sous :

« Tu te moques de moi ?! Rien à foutre des ses fichues godasses ! Continue ! »

J’abordai ensuite la phase la plus délicate de ma narration. Bien sûr, je ne voulais pas trahir la confiance de Wentworth en répétant ce qu’IL m’avait confié. Mais Lola était ma meilleure amie, elle avait toujours été ma première confidente au sujet de mes histoires de cœur. Et j’avais absolument besoin de parler de tout cela à quelqu’un, d’avoir un avis extérieur, de savoir si je n’étais pas entrain de m’engager sur un chemin beaucoup trop périlleux.

A cet instant précis, ma première erreur fut d’oublier que dans cette histoire là en particulier, il était question d’un acteur célèbre et non d’un jeune homme lambda, et ma seconde erreur fut d’oublier dans quel milieu bossait Lola.

Elle m’écouta avidement décrire SON air embarrassé, SES excuses répétées, et l’invitation dans SA suite. Elle faillit s’étouffer quand je lui expliquai la douce folie qui nous avait envahi et le baiser passionné que nous avions échangé. Par pudeur, je gardai pour moi une bonne partie des détails de cette scène qu’elle essaya pourtant de m’extirper avec un acharnement que je trouvais extrêmement déplacé. Il y avait des limites à ne pas dépasser tout de même.

Frustrée et voyant qu’elle n’arriverait pas à en savoir plus sur la sensualité débridée et l’érotisme dévastateur de son acteur fétiche, elle afficha une moue boudeuse et haussa les épaules.

« OK, pas de détails alors !Pfff…Et sinon, après ça, vous avez rien fait de plus ? Juste parlé ? »
« Ben oui, et c’était absolument génial. »

Elle fronça un sourcil sceptique et croisa les bras sur sa superbe poitrine avec un énervement qu’elle avait du mal à contenir:

« Jeanne, t’es désespérante ! T’as le mec le plus canon de la ville à portée de mains, et qu’est ce que t’en fais ? Tu papotes avec LUI comme une petite mémé ! Ca a dû bien le faire rigoler ! »

Vexée par sa remarque, je voulus lui prouver qu’elle avait tort, et qu’il avait apprécié autant que moi ce calme tête à tête. Qu’il l’avait apprécié au point de me faire des confidences très personnelles sur SA vie privée, sur SA relation avec une femme mariée.

Forcément, je n’eus pas besoin d’en dire plus pour qu’elle devine aisément de qui il s’agissait. Elle lâcha un juron grossier qui me fit regretter aussitôt de lui avoir révélé ce secret qu’IL n’avait confié qu’à moi,…et qu’à ma grande honte, je venais bêtement de trahir.

En colère contre moi même, je mordis ma lèvre inférieure et m’empressai de faire jurer à Lola qu’elle ne dirait rien de tout ça à personne.

Elle jura mais bizarrement je n’aimai pas du tout son regard vague et intrigué, ni la main qu’elle porta à sa bouche d’un air songeur. Un mauvais pressentiment s’insinua désagréablement dans mon cerveau.

C’est Lola, je peux lui faire confiance.

Pourtant, elle se remit aussitôt à exiger de nouveaux détails avec une insistance grandissante qui me mettait de plus en plus mal à l’aise:

« Et IL t’a dit ça comment ? Et IL avait quelle intonation ? Et IL t’a regardé dans les yeux ? Et tu penses qu’IL était sincère ? »
« Je pense oui…j’en suis certaine. »
« Comment peux tu en être aussi certaine ? »
« A la façon qu’IL avait de m’embrasser, de me tenir dans SES bras, de me rassurer…IL ne pouvait pas mentir. »
« Ah, ouais, c’est sûr. Rappelle moi SON boulot déjà ? C’est pas un acteur par hasard ? »

Lola ravala sa salive et baissa les yeux. Si je ne l’avais pas si bien connue, j’aurais presque pensé qu’elle était jalouse et qu’elle essayait de me blesser. J’en venais à me demander si j’avais bien fait de lui raconter un seul mot de tout ça. Sans me laisser le temps de lui demander ce qui n’allait pas, elle reprit presque agressive :

« Et ensuite ? A quel moment vous êtes vous embrassés exactement ? Ca a duré combien de temps ? Pourquoi ça n’a pas été plus loin ? »
« Parce que je ne suis pas toi ! »

Et voilà ! Je me serais fichu des claques.

Je regrettai ma remarque à la seconde où je la prononçai mais ce déluge de questions indiscrètes m’avait proprement agacée. Je voulais bien partager avec elle certaines choses comme le font toutes les meilleures amies du monde, mais pas comme ça. Sa curiosité devenait limite malsaine et elle ne m’avait jamais habituée à cela. Ce que j’avais vécu avec cet homme était bien trop précieux pour que je laisse quoi que ce soit le gâcher.

« Lola excuse moi, je ne voulais pas dire ça, tu sais bien. Je ne te juge pas, et je ne te jugerais jamais juste parce que … »
« Je suis une fille facile ? »

NON !

« NON ! Bien sûr que non, Lola ! »
« Et pourtant c’est la vérité, je couche le premier soir moi …non ? », dit-elle sur un ton amer que je ne lui connaissais pas.
« Pas étonnant que je me retrouve toujours embarquée dans des histoires sordides avec des losers. Je n’ai qu’à m’en prendre qu’à moi-même finalement. »

Oh, là, là qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce que j’ai fais ?

Elle fourragea dans son sac et en sortit un paquet de cigarettes.

« Vous n’allez pas fumer ici Mademoiselle, c’est interdit. », lança sèchement le monsieur assis à notre droite, et qui de toute évidence n’avait que modérément apprécié les débordements vocaux de Lola.

« OK, ça va, on se casse de toutes façons ! »

Elle m’indiqua de la tête qu’elle voulait partir, et attrapa la sangle de son appareil photo qu’elle avait posé près d’elle en prévision de rejoindre la conférence de presse.

De toutes évidences, ma réflexion bien qu’involontaire l’avait profondément touchée. Ou alors il s’était passé quelque chose avec Théo. Quoi qu’il en soit, j’avais été odieuse et je m’en voulais à mort. Je n’avais pensé qu’à moi, focalisée sur ma petite personne, abêtie par ce que je croyais être le début d’une belle histoire d’amour. Etais-je devenue à ce point égoïste que je n'étais même plus capable de demander à ma meilleure amie pourquoi elle était rentrée seule à l’hôtel ce matin ?

Il me paraissait à présent évident que quelque chose ne tournait pas rond. Abandonnant notre petit déjeuner qui n’avait d’un seul coup plus rien d’appétissant, je glissai mon sac en bandoulière, et penaude, emboîtai le pas de Lola qui s’empressa de quitter l’hôtel sans un regard pour les deux réceptionnistes pourtant subjugués par son opulente poitrine.

samedi, septembre 13, 2008

Chapitre 17 : Affamé(e)s

J’émergeai du sommeil en m’étirant comme un chat et clignai des paupières sous l’attaque joyeuse des rayons du soleil filtrant par les larges fenêtres béantes.

J’étais seule.

Je me sentais merveilleusement bien et il ne me fallut pas bien longtemps pour me rappeler pourquoi.

Je savourai en souriant le souffle d’air chaud qui caressa ma joue et ébouriffa mes cheveux alors que je me redressai.

Je notai les rideaux qui ondulaient gaiement au rythme du vent qui s’engouffrait dans la pièce.

Je reconnaissais le canapé en velours sur lequel j’étais assise et il me semblait aussi confortable et douillet qu’un lit de plume d’oie.

Je voyais la lumière du jour envahir les lieux en tournoyant et se refléter sur chaque objet leur donnant l’éclat éblouissant du cristal.

Telle la Princesse Aurore s’éveillant d’un sommeil de cent ans, je quittai ma couche royale et sautillai vers la fenêtre qu’une personne avait judicieusement laissée grande ouverte. Elle donnait sur le front de mer, et l’air iodé assaillit mes narines lorsque je me penchai au dehors. Le cri des mouettes, le ressac des vagues, et l’agitation de la vie en contrebas me donnèrent envie de rire.

J’étais heureuse, pleinement et simplement.

Je laissai mes yeux se repaître des couleurs bariolées des parasols sur la plage, et du bleu immaculé du ciel qui se mêlait indistinctement au bleu à peine plus foncé de l’immense étendue d’eau s’étalant à perte de vue.

Les volants de ma robe voletaient en corolle autour de ma taille me donnant l’impression de flotter telle une Fée Clochette amoureuse de son Peter Pan.

Ah ! Mon Peter Pan !

Wentworth, en l’occurrence. IL m’avait fait planer très haut vers les frontières d’un pays imaginaire, et je savais que dorénavant il me serait difficile d’atteindre à nouveau ces hauteurs enchantées s’IL n’était pas là pour m’y emmener.

J’inspirai une profonde goulée d’air marin dont les vertus euphorisantes me firent légèrement tourner la tête, et un agréable sentiment de plénitude se diffusa dans tout mon corps. Je rejetai la tête en arrière, et secouai mes cheveux, laissant la brise du matin rafraîchir ma peau et éclaircir mes idées.

La soirée d’hier avait été idyllique, et resterait à jamais inoubliable. Je fermais les yeux et les images affluèrent bien vivaces sous mes paupières closes, insufflant dans mes veines une incroyable sensation d’ivresse.

Un sourire séducteur, un regard ravageur, une bouche sensuelle, des mains aventureuses...

Et puis surtout, SA voix chaude et posée qui me parlait, me révélant les multiples facettes de SA personnalité, inconnues du grand public. Avec cette voix envoûtante, IL s’était confié, me livrant sans retenue SES espoirs, SES joies, SES peines sur le plan professionnel principalement mais aussi à demi mots, sur celui plus intime de SA vie privée. IL avait peu évoqué l’échec de SA dernière relation, mais j’avais plusieurs fois cru déceler un voile de tristesse au fond de SES yeux lorsqu’IL avait abordé le thème de SON travail et de SES collègues et acteurs.

J’avais résisté à l’envie de l’assaillir de questions au sujet de la série dans laquelle IL apparaissait. Par chance, IL avait involontairement comblé mes grandes espérances en racontant spontanément certaines anecdotes hilarantes vécues sur les différents lieux de tournage et qui nous avaient fait éclater de rire à l’unisson. IL était si naturel, si simple. C’était SON travail et le talent avec lequel IL l’accomplissait qui le rendaient hors du commun. A part cela, IL était juste un homme ordinaire.

IL m’avait longuement questionné sur mes goûts, mes passions, et avait voulu connaître les motifs de mon séjour à Deauville. J’avais essayé de cacher le plaisir avec lequel j’avais accueilli cet agréable interrogatoire. L’idée que ma petite vie de traductrice parisienne pouvait L’intéresser me dépassait totalement. IL m’avait pourtant écouté attentivement parler de mon travail, et des études que j’avais suivi pour atteindre mon but. IL m’avait complimenté de nombreuses fois sur mon accent et la facilité avec laquelle j’utilisais SA langue, m’avouant qu’IL n’avait jamais été très doué LUI même en langues étrangères. Je me souvenais qu’IL avait fait de grandes études à l’Université de Princeton et publié une thèse traitant d’auteurs féminins.
C’était quelqu’un d’intelligent et de cultivé ce qui avait rendu notre conversation plus passionnante encore.

Nous avions ri en découvrant à quel point nos goûts musicaux divergeaient mais qu’en revanche, nos choix littéraires se recoupaient totalement.

Au détour d’une question, IL avait subtilement réussi à me faire avouer que je n’avais pas d’homme dans ma vie depuis quelque temps déjà. J’étais restée muette devant l’expression presque soulagée qu’IL avait affiché quand je LUI avais confirmé que j’étais bien célibataire. J’avais ressenti un pincement au cœur en songeant combien IL avait dû souffrir de savoir celle qu’IL aimait mariée et dans les bras d’un autre.

Tout le temps, j’avais lu un intérêt sincère dans les yeux clairs qu’IL posait sur moi en m’écoutant. J’étais persuadée que j’avais eu raison de LUI répondre honnêtement, sans tricher et qu’IL avait fait de même.

Ainsi, alors que la nuit silencieuse avait continué à dérouler son voile opaque vers une aube inévitable, nous avions étanché une toute autre soif que celle du corps, rassasiant nos esprits d’une nourriture plus spirituelle.

Toutefois, nous n’avions pas réussi à nous séparer après notre première étreinte aussi spontanée que passionnée mais qui d’une certaine façon, nous avait tous les deux pris au dépourvu. Je savais qu’IL avait ressenti comme moi le besoin de ralentir, de réfléchir.
Néanmoins, IL avait insisté pour que je reste, IL m’avait enveloppé de SES bras protecteurs et nous nous étions allongés l’un contre l’autre sans que le spectre destructeur du désir ne vienne perturber la sérénité de ce moment unique.

Je m’étais lovée tout contre LUI, en sécurité, oubliant tout le reste, ma tête reposant sur SA poitrine. Et mon oreille avait perçu chaque battement de SON cœur, ressenti les vibrations émises par SA cage thoracique à chaque mot qu’IL prononçait. J’avais eu l’impression étrange et terrible qu’il n’y avait rien de plus naturel au monde et que c’était l’endroit où je devais être, exactement.

Je frissonnai mais le vent était loin d’en être la cause. J’encerclai ma poitrine entre mes bras croisés comme pour conserver en moi tous ces souvenirs inoubliables.

C’est alors qu’une voix grave, au timbre familier pénétra doucement la bulle de mes songes solitaires :

« Oh, Bonjour, tu es réveillée. Je ne t’ai pas entendu te lever. »

Me prenant une fois de plus par surprise, IL avait surgit de nulle part. Et ce nulle part devait fortement ressembler à une salle de bain à en juger par la tenue qu’IL portait. En effet, un simple drap de bain ceignait SA taille, m’offrant la vision sublime d’un torse dénudé, quasiment imberbe. Je L’accueillis avec un immense sourire qu’IL me rendit généreusement. IL termina de se frictionner vigoureusement les cheveux avec l’autre serviette qu’IL tenait à la main, et qu’IL jeta ensuite négligemment sur une chaise. Se faisant, IL n’avait cessé de me dévisager, avançant vers moi, pieds nus sur la moquette épaisse.

Mon œil affamé ne voulant pas raté une miette du spectacle, je détaillai avec un appétit grandissant l’homme qui marchait à ma rencontre, SA chevelure mouillée, la courbe appétissante de SES épaules légèrement musclées, juste à point. Mon sourire s’élargit devant les adorables poignées d’amour qui arrondissaient SA taille ne faisant qu’accentuer l’envie qui me tenaillait de LE dévorer tout cru.

IL était grand, et IL fut sur moi en trois enjambées. D’un geste possessif et sans un seul mot, IL enserra ma taille avec une douceur doublée de cette délicieuse touche de fermeté toute masculine que j’avais déjà expérimentée la veille, et qui me confirma, si nécessaire, qu’IL savait parfaitement doser SA force, et en user avec art.

Je me dressai sur la pointe des pieds pour rester à son niveau, et dus me cambrer afin de m’écarter suffisamment pour conserver un contact visuel. IL était rasé de près, sentait le savon de Marseille, et SA peau nue était fraîche et humide sous mes doigts.

A peine, avais-je posé deux mains timides sur SON torse qu’IL s’empara amoureusement de ma bouche, et m’offrit un baiser fabuleusement érotique qui me coupa le souffle, et faillit me faire perdre l’équilibre. Sans sommation, SA langue força délicieusement le barrage de mes dents, et imprégna mes papilles d’une saveur divine.

Je vacillai sous la vague de désir que ce baiser ensorcelant déversa en moi, et IL referma un peu plus l’écrin de SES bras pour me retenir contre LUI. Je savais qu’IL avait ressenti ma faiblesse et je maudis intérieurement, mais sans réelle conviction, ma fragile capacité à LUI résister. J’aurais été bien incapable de le repousser même si je l’avais souhaité. Or, pour être sincère, à ce moment précis, repousser SES avances était bien la dernière chose que j’aurais voulu faire.

Je devais bien admettre que les réticences que j’avais pu ressentir la veille s’étaient progressivement volatilisées lors de notre échange complice pour laisser place à quelque chose qui ressemblait fort à de la confiance. Aveugle et totale pour ma part. Je n’avais pas pour habitude de brader mes sentiments, c’était tout ou rien. Un petit drapeau s’agitait frénétiquement au fin fond de mon cerveau et il était de couleur verte, ce qui indiquait une absence de danger et un niveau de sécurité optimal.

C’est pourquoi, je me sentais à présent l’âme d’une geisha débridée, avide de découvrir entièrement ce que j’avais à peine touché du doigt la veille, et de voir s’IL ne cachait pas d’autres secrets merveilleux mais peut être moins avouables.

Mais à ma grande frustration, alors que tout mon corps n’aspirait qu’à assouvir la faim qui le tiraillait, IL choisit de libérer mes lèvres au plus fort de notre étreinte. Déboussolée, j’essayai de reprendre quelque peu mes esprits, tâche des plus ardue et loin d’être facilitée par la voix câline qu’IL utilisa pour murmurer au creux de mon oreille :

« Tu as faim ? »

Le double sens de cette question était des plus évident au vu des événements de la nuit passée, avant notre belle conversation, et surtout juste après la façon bien cavalière avec laquelle IL venait de me ‘dire’ Bonjour. Un sourire énigmatique éclairait SON beau visage aux traits racés.

Comment faisait-IL pour rester toujours aussi sûr de LUI ?

Etait-IL conscient de la puissance de SON charme, et de SON impact sur mes sens ? Surtout ainsi vêtu. Ainsi dévêtu, pour être plus exact.

En jouait-IL consciemment pour me mettre dans tous mes états ?

Je retrouvai finalement le souffle et l’équilibre qu’IL avait tenté de me dérober, et décidai d’entrer dans SON jeu. Mutine, je LUI susurrai avec un air faussement angélique:

« Bonjour. En effet, je meeeurs de faim, et toi ? Bien dormi ? La literie …hum…les coussins du sofa t’ont-ils donné entière satisfaction ? Il serait dommage qu’un vilain mal de dos vienne gâcher ton séjour à Deauville. »

Sans LUI laisser le temps de réagir, et rivant mes yeux dans les SIENS, j’aventurai une main coquine vers la cambrure de SES reins, sachant parfaitement que si l’envie m’en prenait, je n’aurais pas trop de difficulté à faire glisser la fine serviette de toilette enroulée autour de SA taille.

Ce coup-ci les rôles étaient inversés. J’étais habillée, courte vêtue, certes, mais habillée quand même, et j’avais un net avantage sur LUI. Pour une fois !

Je retins un petit cri de triomphe en le voyant ciller, et se raidir au contact de mes doigts baladeurs auxquels je venais d’intimer l’ordre de se diriger droit vers un point hautement stratégique et très convoité de SON anatomie. IL ne fit aucun mouvement pour m’empêcher de poursuivre mon petit bonhomme de chemin, mais souffla d’une voix étranglée :

« A vrai dire, j’ai peu dormi cette nuit…j’étais…préoccupé… »
« Ah vraiment… et par quoi?! »
« Je me demandais … »
« Oui ? »
« …ce que j’allais bien pouvoir… »
« Hum ? »
« …porter aujourd’hui… »

Ah, c’est comme ça !

En guise de vengeance puérile, je lui pinçai les fesses avec un sourire victorieux. Je devinai aussitôt que j’avais gagné à plate couture la première manche de cette joute coquine, lorsque je ressentie sous mes paumes la violence du frisson qui LUI parcourut le bas du dos, et qu’IL accompagna d’un grognement involontaire très significatif.
Continuant sur ma lancée, je faufilai ma main sous la serviette, et caressai furtivement l’épiderme frissonnant :

« Jeanne, tu vas me rendre fou … »
« Soyons fous alors. »

Relevant la tête, IL me regarda d’un air perplexe, hésitant sur le sens réel de cette dernière réplique. Je voyais bien qu’IL se demandait si je jouais encore. IL n’avait pas compris que ce qu’IL m’avait offert la veille était pour moi un cadeau inestimable et révélateur. IL m’avait ouvert les portes de SON intimité, là où IL rangeait SON cœur, et dès lors, je savais avec certitude que j’étais prête à LUI offrir en retour tout ce qu’IL voudrait me demander, voire bien plus.
Mon invitation était entière et sincère.

Ce corps éclaboussé de lumière, à demi nu devant moi était tout ce que j’avais toujours désiré.
Mon Prince Charmant. Mon Mister Darcy. Mon âme sœur. Mon Heathcliff.

Je le savais tout comme je savais que mes poumons avaient besoin d’air pour que je puisse respirer et vivre.

Je LUI lançai une œillade qui ne laissait aucun doute sur mes sentiments, et je vis SON regard s’embuer de désir.

C’est pourtant d’un air embarrassé qu’IL ajouta :

« Jeanne, je suis…encore …désolé, mais Pam ne va pas tarder. J’ai un emploi du temps hyper chargé aujourd’hui. Crois moi, j’adorerais rester ici avec toi et pousser plus loin notre …petite discussion

Le tendre sourire qu’IL me délivra fit danser une touche de regret sincère dans le cristal coloré de SES yeux clairs.

« Malheureusement, j’ai des obligations. D’ailleurs je suis déjà en retard, je suis attendu pour une conférence de presse dans … »

IL lança un rapide coup d’œil à la pendule accrochée au mur.

« …exactement vingt minutes ! Et je ne vais tout de même pas m’y rendre dans cette tenue ! »

Malgré ma déception bien légitime, je ne pus m’empêcher de rire devant SON air affolé qui me rappelait le mien quelques heures plus tôt quand je m’étais rendu compte que je n’avais rien à porter pour me rendre au cocktail.

« Jeanne, je dois m’habiller maintenant. »

Je réalisai que ma main était toujours posée sur une certaine partie de SA personne fort joliment rebondie, située juste sous les limites de la fameuse serviette. De plus, étant donné notre corps à corps plutôt collé-serré, s’IL tentait de se dégager avant que je me sois d’abord reculée, il y avait de forte chance pour que le bout de tissu en éponge se fasse la belle, et qu’IL se retrouve dans le plus simple appareil en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

La perspective de le voir en tenue d’Adam alluma dans mes yeux une lueur de convoitise qu’IL ne manqua pas de capter. Voyant la situation tourner en SA défaveur, IL lança :

« Jeanne, je t’en prie ! »
« Ben quoi ? »

IL se pencha et frôla mes lèvres d’un chaste baiser.

« Laisse moi partir pour le moment, et je te promets que la prochaine fois que tu seras entre mes bras, plus rien ne pourra m’empêcher d’assouvir tes désirs…et les miens. »
« Ah… ?!…Euh…d’accord… »

La toute petite voix avec laquelle j’avais répondu à cette déclaration enflammée fit naître sur SON visage un mystérieux sourire. J’aurais payé cher pour pouvoir le décrypter, mais il me faudrait pourtant attendre. A regret, je récupérai ma main tandis que mon front et mes joues se couvraient d’une belle couleur rosée.

Retrouvant SA liberté de mouvement, IL rattrapa de justesse la serviette qui avait déjà dangereusement amorcée sa descente vers le sol. Je ne sais pourquoi, je pensai alors à la vive émotion qu’une telle scène aurait provoquée dans les rangs féminins d’une certaine team, d’un célèbre café à l’enseigne américaine où j’avais bossé quelque temps pour arrondir mes fins de mois. La petite Nanou surtout aurait été terriblement déçue.

IL rit gentiment devant mon air dépité, puis retrouva un ton de conversation plus général, et me proposa :

« Tu peux rester ici durant mon absence, mais bien sûr, tu préféreras certainement sortir et profiter du beau temps. Je repasserais me changer après la conférence de presse, probablement aux alentours de midi. Si tu veux, on peut manger ensemble. Je peux arranger ça avec Pam. Ensuite, je crois que j’ai une séance photo sur le port. »

Et voilà, c’était ça, la vie trépidante d’une star du showbiz. Timing serré en permanence, déjeuné sur le pouce, rendez vous à n’en plus finir, au point d’avoir besoin d’une assistante pour gérer son agenda. Et si peu de temps à accorder à ceux qu’on aime. Etais-je prête à vivre cela ?

Devinant mon désarroi, IL se pencha vers moi :

« Ne t’inquiète pas, ce n’est pas toujours comme ça. Ici, c’est particulier, je suis en tournée promotionnelle, c’est très intensif mais ça ne dure que quelques jours… »

Décidément, nous étions en parfaite symbiose. IL comprenait tout, on aurait dit qu’IL lisait en moi comme dans un livre ouvert. Ca aurait dû me faire peur. Ca me procura au contraire une sensation de liberté inviolable. S’IL devinait vraiment toutes mes pensées, alors tout irait bien puisque je ne pensais qu’à LUI.
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‘Oh, hi, you are awake. I didn’t hear you.’


‘Hungry ?’


‘Yes, actually, I’m starving, and what about you ? Did you sleep well ? How was the bed…hum…I mean, the cushions on the sofa ? It would be a shame if you’d be disturbed by a back ache.’


‘I must say that I didn’t sleep long that night…I was…troubled…’
‘Really ? and what for ?’
‘I was wondering…’
‘Yes ?’
‘What I was going to…’
‘Hum?’
‘…wear today.’


‘Jeanne, you’re driving me crazy’
‘Let’s be crazy then.’


‘Jeanne, I am …still…sorry, but Pam is coming soon. My schedule is very tight today. Believe me, I would love to stay here with you and go on further with our little conversation.’
‘Unfortunately, I have obligations. And I am terribly late already, they are waiting for me for a press conference in about …’
‘…twenty minutes ! I can’t go there in my condition !’


‘Jeanne, I must get dressed now.’


‘Jeanne, please !’
‘What ?’


‘Just let me go now, and I promise that next time you’ll be in my arms, nothing will prevent me from fulfil your desir…and mine…’
‘Ah …?!...Hem…OK…’

‘You can stay here if you want while I’m out, but of course, you would prefer going outside and bath in the sun. I will come back here to change clothes after the press conference, probably around twelve o’clock. We can have lunch together if you please. I can fix this with Pam. After that I think I’ll have a shooting on the port.’


‘Don’t worry, it’s not always like that. Here, it’s special, I am on a promotional touring, it’s very intensive but it only lasts a few days.’

samedi, septembre 06, 2008

Chapitre 16 : Further

Et puis, nos lèvres se frôlèrent.

A peine.

Nous restions suspendu à quelques millimètres l’un de l’autre.

Impatients, immobiles.

Nos souffles se mêlaient au rythme haletant de nos respirations.

Nos visages étaient si proches que je ne pouvais quasiment plus détailler SES traits.

SES paupières étaient baissées, et IL regardait ma bouche avec envie.

Instinctivement, je passai la langue sur mes lèvres pour les humecter, et je vis tressaillir légèrement les narines de SON nez parfait. IL s’approcha plus près et nos fronts se touchèrent. Je me délectai de cette infime pression sur mon crâne et je frissonnai, me sentant grimper très haut, vers des sommets enivrant.

Je me demandai s’IL pouvait entendre les battements effrénés de mon cœur. Car moi, je n’entendais plus que cela. Ils cognaient dans mes oreilles avec une puissance phénoménale. J’avais l’impression que ma poitrine se soulevait et s’abaissait à une vitesse effrayante. J’allais succomber à une attaque, c’était certain !

J’essayais de ne pas penser à ce qu’IL venait de me raconter, je me focalisais juste sur SES dernières paroles. Celles qui me concernaient, celles où j’étais une bouffée d’air pur dans SA vie.

Je le sentie libérer SES deux mains restées jusqu’alors emprisonnées entre les miennes, tout doucement comme s’IL craignait que je L’en empêche. Puis, l’une d’elle frôla délicatement ma taille, chercha à se frayer un chemin vers mon dos, remonta lentement le long de ma colonne vertébrale et s’arrêta entre mes omoplates, me procurant un frisson prodigieusement exquis. Je fermai les yeux et songeai qu’il n’existait pas plus agréable sensation.

Avec douceur, IL accentua la pression sur mon front, SA respiration s’accéléra mais SES lèvres à demi closes restaient à l’orée des miennes, retardant l’ultime instant d’une union tant attendue. Sans me brusquer, IL me repoussa tendrement en arrière, SON autre main posée sur l’assise du canapé. Ainsi IL m’enveloppait entièrement, et je me laissai agréablement tomber à la renverse, sans retenue, L’entraînant avec moi.

Notre chute sembla infinie, délicieusement vertigineuse. Je m’enfonçais interminablement dans un nuage irréel et divinement moelleux. SA paume largement ouverte soutenait mon dos avec délicatesse, m’offrant un sentiment de plénitude et de sécurité inaltérable.

Mes épaules touchèrent le velours ras du sofa, et SA main se trouva immobilisée sous mon corps. IL ne tenta pas de la dégager. Au contraire, SES doigts effilés se faufilèrent habilement vers ma nuque qu’ils encerclèrent étroitement dans une subtile caresse. De SON autre main en appui sur le dossier, IL allégeait une partie du poids de SON corps au dessus du mien. Mais pas trop, juste assez. Je ne me sentais pas oppressée par la masse qui me dominait, j’en appréciai la force, la masculinité.

J’eus un fugace éclair de lucidité. C’était LUI. C’était SA force, SA masculinité, SON corps contre le mien. C’était SON souffle contre ma joue, SA main dans mon dos. C’était LUI…LUI…LUI !!!

C’est LUI !

Enhardie par cette vérité incroyable, je fis glisser mes doigts fébriles de chaque côté de SA taille, caressant au passage la ligne courbe de SES côtés qui se devinaient sous le tissu de la chemise.

C’est LUI !

Mue par une pulsion irrépressible, j’agrippai SON dos de mes doigts recroquevillés et plaquai farouchement mon ventre contre le sien.

C’est LUI !

Electrisé par mon contact, IL s’embrasa instantanément. N’y tenant plus, IL s’empara de ma bouche avec fougue, et nos lèvres s’unirent en un baiser enflammé.

C’est …LUI !

Je sombrai corps et âme. Me laissant submerger par la vague de plaisir qui m’emportait au loin, me ramenait plus près puis me basculait à nouveau vers le large. SON baiser était un délice sans fin, plus j’y goûtais et plus je cherchais à m’en rassasier.

LUI même semblait insatiable, Il se pressait contre moi presque férocement. J’entrouvris à peine la bouche et IL s’engouffra dans la brèche avec ardeur. Je l’accueillie avec exhalation et nos deux langues tourbillonnèrent à m’en faire perdre la raison. Je ne savais plus où j’étais, ni qui j’étais. Je me laissai envahir par cette félicité indescriptible.

Dans SON élan, IL avait resserré SON étreinte. Au rythme inlassable de SON baiser, SES longues mains agiles exploraient amoureusement toutes les parties de mon anatomie, le creux de mon cou, la cambrure de mes reins, descendant toujours plus bas. Je m’extasiai de la facilité déconcertante avec laquelle IL réussit à atteindre le haut de ma jambe, et je frissonnai de tout mon être lorsqu’ IL caressa délicatement ma peau nue du bout des doigts, et qu’IL s’insinua malicieusement un peu plus loin sous la soie froissée de ma robe.

Au détour d’un mouvement, je réussie à faire progresser ma main vers la base de SON crâne. J’aventurai mes doigts avec volupté dans SA chevelure rase. Je la découvris soyeuse, terriblement agréable au touché et je sus que jamais je ne pourrais m’en lasser.

Soudain, alors que SES doigts s’emparaient hardiment de ma hanche, je me sentie devenir audacieuse, et je ne pus m’empêcher de mordre voracement dans SA lèvre inférieure tout en attrapant SA tête à pleine main. IL tressauta et grogna faiblement, visiblement surpris. Mais IL ne me refusa pas cette morsure. Aussi, je conservai SA lèvre délicieusement prisonnière de mes dents un court instant. Je ne souhaitais pas LUI faire de mal, mais juste posséder complètement cette bouche sensuelle, aux lèvres pulpeuses dont j’avais rêvé tant de fois. Nos regards se croisèrent une fraction de seconde, et je lus le désir inscrit en lettres de feu au fond de SES pupilles brillantes. Je savais que les miennes LUI renvoyaient le même message.

D’un mouvement viril mais sans violence, IL reprit possession de SA bouche, et avec un soupir rauque enfouit SON visage dans mon cou, libérant un nouveau déferlement de sensations torrides sur ma peau. Je plaçais mes deux mains de part et d’autre de SES tempes, tandis qu’IL parsemait ma gorge et mes épaules de baisers brûlants, descendait de plus en plus bas vers la naissance de mes seins.

SES mains vagabondes avaient quitté ma taille pour rejoindre le vallon de ma gorge, et SES baisers se firent plus lents, légers comme le chatouillis d’une plume. IL effleura l’ovale de mon décolleté du bout des lèvres, faisant se hérisser mes poils sous l’effet de la chair de poule. Manifestement enchanté par ma réaction, IL entreprit de s’immiscer un peu plus dans l’échancrure du vêtement. Au supplice, je respirais difficilement, de façon totalement erratique.

Puis subitement, IL releva la tête, essoufflé. L’expression de SON visage reflétait le trouble et l’étonnement:
« Qu’est ce que c’est que ça ? »

SA main en dérivant avait touché un objet oblongue et dur, niché contre ma poitrine.

Oh, m*** Bip !!

Je sentie mes joues virer au rouge écarlate.

« Je…c’est …mon… rouge à lèvres… Je n’avais pas d’endroit où ... »

Déboussolée, haletante et par dessus tout affreusement gênée, je tentai tant bien que mal de me dégager, mais SES bras puissants me maintenaient gentiment mais fermement allongée. Aux premières loges, je n’aurais pas pu avoir de meilleur point de vue pour suivre le cheminement de SA réflexion sur SON superbe visage. Je devins encore plus écarlate lorsqu’au bout du compte, SON froncement de sourcils interrogatif laissa place à une mine franchement amusée, et qu’IL s’esclaffa joyeusement.

Avant que je ne puisse ajouter un mot, IL se mit à appliquer plusieurs petits bisous rapides sur mes lèvres déjà gonflées et humides de baisers.

« Jean…vous êtes…absolument…irrésistible ! …tellement …imprévisible ! …si fragile …et l’instant d’après…si …désirable… »

IL avait repris un ton sérieux pour prononcer ce dernier mot qui me fit rougir de plus belle. Cherchant une position plus confortable, IL se redressa complètement, et s’adossa au canapé sans pour autant me quitter des yeux. Le regard langoureux qu’IL laissa vagabonder avec gourmandise sur les courbes de mon corps était sans équivoque. Il faut bien dire que la transparence de ma robe dévoilait une bonne partie de mes charmes, et que surtout, durant notre étreinte passionnée, le léger tissu avait gaiement évolué vers le haut des cuisses tandis que les petites manches bouffantes avaient préféré migrer vers le bas, dénudant largement mes épaules.
Alors que quelques minutes plus tôt, je lui octroyais sans hésitation la permission de se servir à volonté, à présent, je me sentais étrangement mal à l’aise devant ce regard qui me détaillait. Dans le feu de l’action, les petits défauts pouvaient facilement passer inaperçus mais en pleine lumière, c’était une autre affaire.

Heureusement, IL me rassura de SA voix merveilleusement grave :

« Tu es magnifique. »

L’admiration sincère que je discernai dans SES yeux d’opaline me fit fondre littéralement, et je lui offris un sourire timide en guise de remerciement.

De SON côté, SA tenue vestimentaire impeccablement boutonnée n’offrait pas grand chose à me mettre sous la dent, hormis quelques malheureux centimètres carrés de peau révélés par SES manches retroussées. Ce n’était pas juste ! Je connaissais le goût de SES lèvres, savoureux à souhait mais je n’aurais pas été contre la possibilité de déguster en prime certains autres endroits de SON corps. Le souvenir des muscles de SON dos sous la paume des mes mains me fit frissonner d’envie.
Comme s’IL avait lu dans mes pensées, IL leva une main élégante vers SON cou, et d’un geste précis dénoua le nœud papillon qui enserrait SA gorge, puis déboutonna le col cassé de SA chemise.

Je me figeai net, soudain tétanisée. Allait-IL se dévêtir là devant moi, tel un Chippendale ?

Indéniablement, IL me plaisait. Il aurait été hypocrite d’affirmer le contraire. Ma peau appelait la sienne comme le chant des sirènes appelait Ulysse. Comment résister ? J’avais espéré plus d’une fois me trouver dans ce genre de situation, enfin plus ou moins ce genre de situation. Je m’étais abandonnée dans SES bras ardemment et sans pudeur. Sans vraiment réfléchir. Me laissant porter par le désir qui nous avait envahi tous les eux.

Néanmoins, à présent que je reprenais progressivement pieds dans la réalité, je savais que c’était impossible, je ne pouvais pas me laisser aller de cette façon. Je ne pouvais pas « coucher » le premier soir, ça ne me ressemblait pas. Même avec LUI.

Même avec n’importe qui d’autre d’ailleurs !

Mais encore moins avec LUI finalement, car demain, IL serait parti, et moi je resterai là, toute seule, malheureuse, anéantie. Une conquête oubliée parmi d’autres sur SA route de star adulée par les femmes. Un moyen pour LUI d’oublier celle qu’IL aimait et qu’IL avait quitté parce qu’elle ne pourrait jamais LUI appartenir.

Et puis quelle idée se ferait-IL de moi si je cédais si facilement ? J’allais passer pour une vulgaire Marie-couche-toi-là, ce qui était hors de question.

Paniquée mais décidée, je cherchai fiévreusement une façon adroite de LUI annoncer qu’après L’avoir aussi ouvertement allumé, j’allais le planter là insatisfait dans SA somptueuse suite 4 étoiles. Mais je n’eus pas à dire quoi que ce soit puisque sans le savoir, IL calma mon inquiétude quant à SON strip-tease supposé, en déclarant innocemment :

« Décidément, je ne suis pas fait pour porter ce genre d’accoutrement mondain. Toute la soirée, je n’ai pensé qu’à enlever cet attirail qui m’empêche de respirer convenablement. Dieu que ça fait du bien ! »

IL se massa la nuque en penchant la tête sur le côté.

Ouf !

J’aurai adoré apporter ma modeste contribution à ce massage improvisé, mais pourtant je préférai profiter de ces quelques secondes de répit fort bienvenus pour rabattre vivement les volants de ma robe sur mes cuisses, et remettre en place les manches sur mes épaules. Je frissonnai, et réalisai tristement que j’avais un peu froid depuis qu’IL ne me tenait plus dans SES bras.

Du coin de l’œil, IL avait noté mon comportement :

« Tu as froid ? » s’enquit-IL gentiment, et délaissant SES douleurs cervicales, IL se pencha de nouveau vers moi. Je sentais bien qu’IL était plus que volontaire pour venir me réchauffer.

Je devais absolument éviter qu’IL ne m’approche de trop près car je n’étais pas certaine d’arriver à LUI résister si d’aventure…

« Non, ça va, c’est juste nerveux. »
« Nerveux ? Pourquoi ? Qu’est ce qui ne va pas ?»
« Rien, rien… »

Je repoussai la main attentionnée qu’IL me tendait, et me rassis prestement sur le bord du canapé, crispée. Le plus loin possible de cet homme follement attirant dont le col de chemise à présent largement entrouvert laissait apparaître la naissance d’une gorge palpitante, dont je pouvais aisément deviner le goût délicieusement sucré.

Je fermai les yeux pour chasser cette pensée qui recommençait à affoler les battements de mon cœur. J’inspirai profondément en agrippant mes genoux à deux mains, contractant instinctivement les muscles de mes cuisses et de mes bras.

« Jean, quel est le problème ? »

IL accompagna SA question d’une infime caresse sur mon bras qui me fit tressaillir si violemment qu’IL recula de stupeur. Je LE vis indécis, se torturer l’esprit pour comprendre ce qui se passait, puis d’une voix hésitante, IL me demanda encore :

« Qu’est ce qui ne va pas ? Si j’ai fait quelque chose qui t’a déplu … ? Je n’ai pas voulu me moquer de toi pour le rouge à lèvres. J’ai été surpris…j’ai ri…je suis désolé. »

Oh, non !

J’étais attendrie et flattée par SON air coupable, mais je ne pouvais décemment pas LE laisser croire que je LE repoussais pour une bêtise pareille.

«Oh, ça n’a rien à voir avec ça. Ne t’excuse pas. Tu n’as rien à te reprocher, tu as été …parfait. »

Le rouge me monta aux joues lorsque je repensai effectivement à la perfection de chacun de SES gestes. Ma réponse sembla LE troubler d’avantage, et sans me laisser le temps de réagir, IL attrapa mon menton, et m’embrassa si fougueusement que je me sentie chavirer. Mais aussi vite, IL quitta mes lèvres et sans lâcher mon visage, ajouta tout bas, SA bouche tout contre la mienne :

« Alors dis moi ? »

Essayant de retrouver mon souffle et ma voix qui s’étaient envolés avec ce dernier baiser, je ravalai ma salive et répondis plaintivement :

« Je ne peux pas…je ne peux pas dormir avec toi cette nuit…c’est impossible. »

Je le regardais d’un air désespéré car je sentais malgré moi l’arrivée imminente d’un flot de larmes que je serais bien incapable de contenir, et qui LE ferait fuir aussi sûrement qu’une douche froide.

Les hommes détestent les femmes qui pleurent, c’est bien connu.


Je savais que j’allai LE perdre. Même s’IL ressentait un petit quelque chose pour moi, même s’IL m’avait dit toutes ces gentilles choses et qu’IL avait semblé sincère. Si je refusais de LUI donner ce qu’IL attendait, IL allait me remercier pour ce moment divertissant puis me reconduirait jusqu’à la porte de ma chambre. Ou pire, peut être qu’IL m’indiquerait juste la direction de la sortie sans se soucier de ce qu’il adviendrait de moi une fois dehors.

Les hommes n’attendent qu’une seule chose des femmes, c’est bien connu.


Je m’imaginais déjà entrain de errer comme une âme en peine dans les couloirs de l’hôtel lorsqu’ IL eut le geste le plus romantique qui soit. IL enlaça tendrement mon visage entre SES mains en coupe et frôla de SON pouce mes lèvres frémissantes. IL repoussa amoureusement une mèche de cheveux derrière mon oreille, tout comme IL l’avait déjà fait lors de notre rencontre sur la plage. Puis effleurant ma joue d’une caresse, IL murmura avec une extrême douceur :

« Jeanne, tout va bien. Tu n’as rien à craindre de moi. »

Peut être pas tous les hommes …

Pour la première fois, IL avait employé mon prénom sans lui appliquer de déformation, ni d’accent à l’américaine. Je ne savais pas si je devais m’en réjouir ou en être désolée, j’étais proprement incapable d’analyser quoi que ce soit. IL écrasa sous SON pouce la larme qui avait jailli de sous mes cils et qui commençait à rouler sur ma joue :

« Je ne te forcerai jamais à faire ce que tu ne veux pas. Mais je dois t’avouer que … »

Ah, nous y voilà.

«… J’aimerai beaucoup que tu restes avec moi cette nuit. En fait, je n’ai pas du tout envie que tu partes…pas après ce moment fabuleux que tu viens de me faire vivre. »
« Wentworth… »
« Reste…»

SA voix était suppliante et SON regard me transperça comme une flèche empoisonnée qui vint déverser son venin délicieux au plus profond de mon âme. Comment LUI résister ?

« Jeanne, je ne te demande pas de …Si je pouvais seulement te tenir dans mes bras, je serais comblé.»

Conquise, je capitulai sans plus me poser de questions, jetant au loin mes craintes et mes doutes, et je m’abandonnai totalement contre l’épaule rassurante de cet homme merveilleux.

*****************

Dieu que cette fille est désarmante !


Elle s’était finalement endormie dans ses bras, épuisée au terme d’une longue nuit d’insomnie et il était allongé sur le canapé, son corps chaud et apaisé, blotti contre le sien.

Il écoutait avec tendresse la respiration calme et régulière qui s’échappait de cette bouche délicieuse qu’il avait possédée avec tant de plaisir.

Il conservait cette image indélébile imprimée sur sa rétine, lorsqu’elle lui était apparue sur la plage, resplendissante telle une nymphe attirée par la lumière de la lune. Elle l’avait définitivement envoûté à ce moment précis et il aurait juré avoir vu deux ailes papillonner dans son dos.

Il resserra son étreinte autour de ce corps qu’il avait senti vibrer avec tant de passion sous ses caresses. Ce souvenir réveilla son désir pour elle toujours aussi présent et inassouvi.

Ils avaient peu dormis cette nuit et ce constat le fit sourire.

Il n’avait pas pu la laisser partir, mais pour rien au monde il n’aurait voulu la brusquer.

Alors, ils avaient parlé. Parlé pendant des heures et il s’était senti aussi avide de mieux la connaître, qu’il l’avait été de la couvrir de baisers.

Lui même s’était livré à cette jeune femme inconnue avec une confiance absolue.

Elle bougea dans son sommeil et frotta sa jambe contre la sienne. Il retint sa respiration, ne voulant pas risquer de la réveiller et pourtant terriblement tenté de la réveiller justement.

Il ne voulait pas gâcher ce moment et refusa de penser à ce que demain leur réservait.

Il caressa la chevelure en bataille qui chatouillait son menton et déposa un baiser délicat sur son front avant de sombrer à son tour dans un profond sommeil.

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‘What’s this ?’
‘I…That’s …my lipstick…I had no …’

‘Jean, you’re absolutly iressistible…so unpredictable… so fragile and all the same so …desirable.’

‘you’re beautiful…’

‘Well, I’m definitly not made to wear such clothes. I spent the all evening longing for take this off and breath more easily. God, it’s good !’


‘Are you cold ?’


‘No, I’m OK, that’s just nervous’
‘Nervous ? Why ? What’s wrong ?’
‘Nothing…’


‘Jean, what’s the problem ?’


‘What’s wrong ? If I did something you disliked…? I didn’t mean to laugh when I saw the lipstick. I was just surprised…I’m sorry.’


‘Oh, that’s nothing to do with it. Don’t apology. You have done nothing wrong, you’ve been …perfect.’

‘So, tell me.’
‘I can’t…I can’t sleep with you tonight…it’s impossible.’

‘Jeanne, it’s OK, you don’t need to be afraid of me.’

‘I will never ask you to do something you don’t want to. But I got to admit that …’

‘…I would love you to stay with me tonight. Actually, I don’t want you to leave…not after the fabulous moment you’ve just offered me.’
‘Wentworth…’
‘Stay…’


‘Jeanne, I am not asking you to …If I could only hold you in my arms tonight I would be delighted.’